« Pourquoi on se dispute déjà ? »

« Pourquoi on se dispute déjà»

Qui n’a pas eu un jour, penaud, cette pensée au cours d’une dispute ?

Alors que nous sommes en plein règlement de compte, nous nous apercevons tout à coup, que nous sommes embarqués dans un sujet avec notre conjoint, qui n’a plus rien à voir avec le pourquoi de la dispute !…

Mais c’est plus fort que nous, nous voici en train d’énumérer  toutes les frustrations qui nous habitent depuis quelques temps. Il faut que cela sorte : « Et d’ailleurs je te rappelle que… » « C’est comme la dernière fois… » Etc.

On vide son sac, on se noie dans tous les reproches que nous ruminions depuis un moment. On mélange tout…

D’où l’aveu, que nous nous gardons bien de partager à notre conjoint : « mais au fait, pourquoi on se dispute ? »

On ne peut les empêcher ces disputes, mais mieux vaut les avoir régulièrement qu’épisodiquement.

Une petite explication bien ciblée vaut mieux qu’un gros clash où nos mots, nos actes même, pourraient dépasser nos pensées.

La peur du conflit, la difficulté de dire ce qui nous chagrine, ce que nous aimerions vivre, la peur de l’autre, de soi-même, ou tout simplement la flegme, nous empêche de mettre à plat nos énervements, agacements ou incompréhensions.

Mais que faire lorsque l’on que cela va partir ?

Je parle ou je me tais ? J’attaque ou je fuis ?

Dans les deux cas on peut souffrir,  « car parler (se raconter) c’est se mettre en danger et se taire c’est s’isoler ? »(Boris Cyrulnik).

Les attaques trop fréquentes exaspèrent, fatiguent.

Certaines personnes me disent : « moi je dis tout, je n’ai pas de problème de communication ! ».

Les fuites répétées donnent l’impression à l’autre qu’elles ne sont pas entendues, d’autres disent alors : « je me dis que ça va passer ».

C’est encore et toujours le juste équilibre qu’il faut trouver : prendre un temps de recul pour l’attaquant, faire l’effort d’un élan vers l’autre, pour celui qui a tendance à fuir.

Prendre le temps de s’expliquer régulièrement favorise la complicité dans un couple.

On se parle plus souvent, on se connaît mieux : « Je t’explique à toi, qui n’est pas dans ma tête et qui ne peux donc pas deviner, ce que je veux, ce que je ressens ce dont j’ai besoin »

Nos disputes seront alors moins fréquentes et laisseront place à des « mises au point » pas forcément agréables, peut être un peu musclées mais moins agressives,  elles seront, n’en doutons pas, plus constructives, car nous nous serons donné les moyens d’être capable de nous entendre.

Claire Deprey – Conseil conjugal et familial – Strasbourg

claire deprey

Claire Deprey. Conseillère conjugale et familiale, installée à Toulouse. Formée au Cler Amour et Famille - Affiliée à l'ANCCEF- Sensibilisée à l'approche de l'imago thérapie Exerce en cabinet privé : couples en difficultés, personnes seules, familles. Entretiens telephoniques - Skype Obtention d'un DU sur les difficultés psychopathologiques et éducatives des adolescents : Relation d'aide auprès d'adolescents et de leur famille. Animatrice de groupe d'analyse de pratique professionnelle auprès de professeurs de lycée. Conférencière l'autorité, l'éducation affective relationnelle et sexuelle, les émotion, la confiance etc...

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