Femme au foyer, j’assure !

Ça existe encore les femmes au foyer ? Non, mais … jeunes ?!

Eh oui, même si ça devient une denrée plus rare et donc précieuse.

« Et toi sinon, tu fais quoi comme travail ?…….Non, tu ne travailles pas ? Mais tu fais quoi de tes journées ? »

Grande tentation de répondre (comme Karin Viard dans le film Le grand partage) : « Je croise les jambes et parfois… je les décroise ! »

En fait, comme son nom l’indique la femme au foyer gère un foyer, c’est-à-dire un lieu de vie pour plusieurs personnes, elle s’occupe de « tenir », ou maintenir ce foyer qui ressemble parfois à une zone de guerre jonchée de « mines Lego© anti personnelles », d’armées de chaussettes puantes embusquées… Foyer, doux foyer ! disent les Anglais avec le flegme qui les caractérise !

La femme au foyer s’occupe des enfants et a son lot de conduites, poux, tables de multiplication, pâte à modeler, histoire, câlins, chagrins… Et plus tard, shopping avec une ado « ParisHiltonnée », peines de cœur, « range ta chambre on dirait une décharge, arrête avec ce téléphone, minuit dernier carat, non on a dit pas de scooter »…

La femme au foyer s’occupe aussi d’un mari souvent.

C’est une charge importante qu’elle ne peut déléguer à personne, mais elle bénéficie d’un grand avantage dans la gestion de son temps : une grande liberté ! Grande liberté qui s’inscrit tout de même dans un rythme bien défini, quotidien, cadré qui est source d’une grande stabilité pour la famille. C’est pour cela qu’on vient presque toujours la chercher pour faire des activités bénévoles : les sorties scolaires (celle qui n’a pas accompagné la classe de 32 bambins de maternelle à la ferme avec Benjamin qui vomit dans le car, a raté quelque chose !), le caté, l’association du club de foot de biquet ou de danse de choupinette, les scouts, les visites des malades, l’organisation de l’accueil de la famille de réfugiés sur la commune…

Attention, je ne dis pas que les femmes qui travaillent (c.a.d. sont rémunérées par une tierce personne !) ne le font pas également, mais différemment et en y consacrant moins de temps. Mais évitons de comparer voire de confronter nos situations, nous ne sommes pas sœurs ennemies.

Alors pourquoi ce malaise autour de la femme au foyer, pourquoi cette incompréhension, voire ce dénigrement ?

Elles sont un peu « cul-cul la praloche à coudre du liberty tout l’après-midi, à prendre des cafés interminables, ou alors ce sont des bourgeoises inoccupées, car faut un mari riche qui finance tout de même ! »

C’est un statut parfois difficile à assumer : la société lui renvoie souvent une mauvaise image, car elle n’est pas rentable, elle ne rapporte pas de galette ! Pourtant les nounous qui font le même job pour d’autres, sont payées et bénéficient d’une couverture sociale ; donc c’est un vrai boulot CQFD !

Et la femme au foyer, quel regard a-t-elle sur elle ? Qui est-elle ? Une ménagère de moins de 50 ans, une inactive, une « autre » ?

Comme femme au foyer, j’ai besoin d’avoir un regard positif sur ce que je fais de ma vie. Mais sans chercher la perfection et glisser vers la toute-puissance (cf. le syndrome Bree van de Kamp), car cette tentation de perfection épuise, rend vite acariâtre, il faut accepter et gérer les frustrations ! Même si je fais le choix de ne pas travailler pour m’occuper de ma famille, tout ne sera pas tout rose, tout ne sera pas un long fleuve tranquille.

Le mari doit valoriser le travail de sa femme auprès d’elle et de ses enfants, car c’est un immense service rendu à toute la famille.

Alors aujourd’hui, même si rien n’est figé concernant l’avenir, je dis :

Femme au foyer ! J’assume !

 

Perrine de Prémare.

Perrine de Premare

Perrine de Premare, conseil conjugal et famillial.

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