Fais-toi confiance

Fais toi confiance

Une richesse:

La confiance en soi est une grande richesse pour qui la possède  aujourd’hui afin de trouver sa place dans le monde. Et pourtant nous pouvons la perdre au 1èr échec, et nous trouvons ainsi tragiquement déstabilisé. Alors comment faire pour trouver, retrouver cette confiance en soi?

Les 4 étapes:

Selon Isabelle Fillizat, psychothérapeute, la confiance en soi se construit en 4 étapes:

sécurité intérieure, affirmation des besoins, acquisition des compétences et reconnaissance par les autres qui se construisent dans l’ordre suivant à partir de la naissance

“1°) La confiance de base, aussi appelée sécurité intérieure : être bien dans son corps, se sentir à sa place sur cette terre (« Je suis »). À partir du moment où nous sommes bien à notre place entre terre et ciel, nous pouvons tout entreprendre. Cette confiance est menacée quand les parents ne s’occupent pas du bébé, ne le portent pas, ne le désirent pas, etc.

Ce manque de confiance, extrêmement profond, est plus difficile à rattraper, mais on y arrive.

2°) Ensuite se construit la confiance en nos désirs et besoins (« Je ressens »). Certaines personnes peuvent rester des heures sans savoir quelle paire de chaussures prendre. C’est qu’on ne leur a pas permis de choisir quand elles étaient petites. Soit leurs parents ont toujours décidé à leur place et elles n’ont pu s’exprimer, soit ils n’ont pas écouté leurs besoins, ne tolérant pas la phase du non, colère d’opposition que l’on traverse entre 18 mois et 2 ans, essentielle pour accéder à cette confiance en notre personne propre, qui permet de dire « je ».

3°) Puis vient la confiance en ses compétences, qui apparaît quand l’enfant commence à vouloir agir seul (« Je fais »). C’est une confiance extrêmement menacée par l’école et le jugement des maîtres et camarades. Beaucoup de gens ne se sentent pas « capables de ». Souvent, ils n’ont même pas vérifié et s’estiment d’emblée incompétents. Alors qu’en réalité, les compétences s’acquièrent, se construisent. Mais il y a tellement de malentendus autour de la confiance : l’idée « je n’y arriverai pas » est tellement ancrée à l’intérieur de nous qu’on ne la met même pas à l’épreuve de la réalité. On n’essaye même pas.    

            Mais la réalité de la confiance dans ses compétences, c’est qu’elle se construit dans la réalisation. « Oh moi, je ne suis pas capable de faire ceci ! – Mais as-tu essayé ? – Non, je ne suis pas capable. – Mais qu’en sais-tu puisque tu n’as pas essayé ? » Cette conviction négative vient d’expériences d’avoir été humilié, dévalorisé, traité d’incapable, etc.

4°) Enfin vient la confiance sociale, relationnelle (« Je suis reconnu »). Ai-je confiance dans le fait que je vais être accepté par les autres ? Est-ce que je me vois comme quelqu’un de bien ou comme un(e) nul(le) qui ne va intéresser personne ? Dans le second cas, je vais me cacher, éviter les autres et éventuellement développer des phobies sociales. Cette confiance se développe d’abord dans le rapport aux parents et aux frères et sœurs, mais elle est aussi très liée à ce que l’on vit à l’école. Beaucoup de gens sont paralysés socialement parce qu’ils ont vécu des expériences de rejet et d’humiliation de la part de camarades de classe. Mais l’enfant en parle si peu que, souvent, on n’identifie pas ce manque et même des psy peuvent passer à côté.”

Comment alors retrouver cette confiance?

“La confiance de base se retrouve essentiellement en psychothérapie. Mais c’est aussi ce que travaillent l’aïkido et les autres arts martiaux, quand ils réveillent le hara ou initient à la méditation. Il s’agit d’aider la personne à retrouver son centre de gravité, son souffle, son espace-temps.    

Pour retrouver la confiance en ses désirs et besoin, il faut apprendre à s’opposer aux autres et à dire non. Il existe pour cela toutes sortes d’exercices : changer d’avis volontairement, par exemple dans un magasin, et multiplier, momentanément, les refus catégoriques, afin d’authentifier ce que l’on désire vraiment ; rééduquer et reconnaître ses cinq types de ressentis sensoriels, trop souvent manipulés par nos croyances.

La confiance en ses compétences, elle, revient soit en acquérant de nouvelles compétences , soit en reconnaissant que celles que nous avons ne sont pas remises en cause. Pour cela, il nécessaire d’écouter le feedback des autres et surtout d’oser. Oser se lancer, oser construire, puis affirmer une compétence. Pour être doué au piano, il faut pratiquer !

Les clés de la confiance en soi:

Quant à la confiance relationnelle, il existe aussi un certain nombre de clés.         

      On peut observer les gens qui sont à l’aise et faire comme eux. Dans notre imaginaire, ces gens sont forcément toujours à l’aise, n’ont jamais peur, etc., alors qu’ils traversent évidemment comme tout le monde des moments de doute, de crainte, de difficulté, mais cela ne les paralyse pas. Au lieu de fuir et de s’enfermer, ils vont vers les autres et se reconstruisent. Je conseille donc de regarder comment ils vont vers les autres. Il y a des règles sociales de base, souvent inconscientes, que la personne manquant de confiance relationnelle va devoir apprendre, car elle ne s’est pas dotée d’assez d’expériences et risque du coup, en effet, de se faire rejeter. Par exemple, elle peut ne pas savoir qu’avant d’entrer en relation avec quelqu’un, on le regarde. 

Récemment, dans un de mes groupes, une jeune femme s’est plainte d’être toujours seule. Or, pendant tout le stage, effectivement, personne n’est venu vers elle. Pourquoi ? Je l’observe et je vois que jamais elle n’établit de contact oculaire avec les autres. Toute sa vie on lui a dit qu’une fille bien baisse les yeux et elle le fait ! Je lui ai donc simplement posé cette question : « Sais-tu que, pour entrer en contact avec autrui, il faut d’abord le regarder ? » Elle ne le savait pas. Il lui a fallu se rééduquer, apprendre à établir le contact oculaire et, dans ce contact, à jauger s’il y a relation possible ou pas, et de quel type. Il y a ainsi des clés relationnelles qui sont automatiques pour certains et que d’autres n’ont pas.                                                    

           Notre métier est de leur en donner quelques-unes et de les inciter à en trouver d’autres eux-mêmes. Je leur conseille donc d’observer attentivement et d’imiter les attitudes qui marchent bien chez les autres.”

“Fais-toi confiance – Ou comment être à l’aise en toute circonstance

Isabelle Filliozat, éd. JC Lattès

site d’Isabelle Filiozat: www.filliozat.net.

Pour aller plus loin:

Florence Peltier

Florence Peltier, Conseil conjugal et familial Praticien expert en psychologie positive Praticien Approche neurocognitive et comportementale Formation en relations humaines

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