à la recherche de l’amour ou d’un « médic-amant » ?

L’autre jour, je « baguenaudais » devant la télévision lorsque je suis tombée sur une émission consacrée à l’amour ; ou plutôt soi-disant à l’amour. Des femmes étaient invitées pour témoigner de leur difficulté à retrouver l’amour après un chagrin, une rupture, un décès. Ces femmes avaient des difficultés à « faire le deuil » de leur amour perdu. Elles s’abimaient dans des relations sans lendemain ou se consacraient à leur(s) enfant(s) jusqu’à l’oubli d’elle-même.

Puis vint une dame très respectable et d’un âge certain, veuve de son état qui après des années où elle s’était refermée sur elle et sur son couple disparu, était enfin prête à retrouver l’amour. Merveilleux ! Mais la digne dame qui cherchait l’amour avait besoin d’« une peluche… » (sic) ! La présentatrice, amusée, lui demanda ce qu’elle entendait par là. « Un homme confortable » répondit l’honorable veuve. Je me crus alors dans une mauvaise publicité vantant les mérites d’un canapé (on peut s’y installer confortablement pour regarder un film, faire une petite dînette voire y dormir !)

J’avoue que cette émission m’a choqué. Poussons plus loin et imaginons un homme cherchant une belle poupée ou des parents cherchant des enfants — jouets !  Je pense que la présentatrice aurait trouvé cela beaucoup moins plaisant.

Mais sérieusement, comment notre société hyper consommatrice et individualiste considère-t-elle l’« humain » ? Et moi, comment est-ce que je considère l’autre, mon « proche prochain », celui avec qui je vis, ceux qui m’entourent ? L’autre est-il  réduit à n’être qu’un bien de consommation ou une personne que je veux voir s’épanouir et que je veux rendre heureuse. Est-ce que je consomme ? Est-ce que je me donne ? Ou bien suis-je dans le « donnant-donnant »

Bien sûr, il est des souffrances et des traumatismes difficiles à vivre, mais l’autre sert-il alors de pansement ? De « médic- amant » ? Ou existe-t-il par lui-même ? Quel sens donné-je à la relation que je tisse avec les autres ? Quelle en est sa finalité ? Est-ce « gratuit » même si cela m’apporte ? Est-ce que je m’engage dans la durée malgré toutes les vicissitudes de la vie ?

Bref, est-ce que l’Amour, le Vrai, le Beau, le désintéressé, j’y crois ?

Perrine de Prémare. Conseil conjugal et familial. Yvelines

Perrine de Premare

Perrine de Premare, conseil conjugal et famillial.

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1 Comment
  • Florence

    Moi cela ne me choque pas tout à fait. Dans notre société, la plupart des bébés, bambins et jeunes enfants ont un « doudou » et/ou une tétine qui sont en réalité des substituts de la maman. Le doudou est si important que certains parents vont jusqu’à acheter le même en 3 exemplaires au cas où l’un serait perdu, mis à laver ou autre. Cet objet est capable de rassurer voire même servir de consolation à un enfant malade, blessé, triste etc. Alors, une adulte qui souhaite une peluche, cela pourrait être la suite logique des doudous, non ?

    29 octobre 2013at20 h 48 min
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