Les sujets qui fâchent

« Dans ma famille, il y a toujours eu des tensions lorsque l’on parle politique ou religion, on n’est pas d’accord, ça « gueule », les portes claquent. Mais en ce moment, avec les « débats de société », la tension est à son comble…et ça tourne au vinaigre. »

Comment  concilier son désir de convaincre et la nécessité de préserver la paix familiale ?

Les fameux « sujets qui fâchent » sont, en effet, potentiellement « dangereux » pour l’unité familiale :

–          Ils peuvent, petit à petit, envahir tout l’espace au risque de laisser souvent certains, par exemple les plus jeunes, de côté. « Encore votre mariage pour tous, ras le bol ! » peut-on entendre…

–          Ils peuvent provoquer de bonnes engueulades (bon, ça, on s’en remet !).

–          Ils peuvent provoquer de fortes crispations, on se rigidifie. « M’enfin, c’est pourtant pas difficile à comprendre que j’ai raison, c’est limpide ! » Notre orgueil se gonfle et notre patience s’atrophie. Il nous semble fondamental d’avoir le dernier mot au risque de blesser l’autre.

Cela peut créer deux camps dans une famille, nous entrainer vers des divisions qui demeurent pour longtemps, voire une rupture familiale.

Alors que faire ?

Il me semble important de distinguer, tout d’abord, le nécessaire débat avec échange d’idées et le besoin de convaincre. Dans le débat, faire attention au ton que l’on emploie, rester calme, patient, courtois et écouter avec bienveillance les arguments de l’autre.

On peut se demander pourquoi survient ce besoin d’avoir le dernier mot, d’ « emporter le morceau », d’avoir raison en somme ! « Vous comprenez, je n’ai pas à mettre mes convictions dans ma poche…Je suis comme je suis…J’ai le courage de mes opinions… »  J’ai besoin que l’autre me comprenne, et moi, puis-je le comprendre ? Puis-je l’accepter tel qu’il est avec ses idées différentes des miennes (donc forcément stupides 😉 ) ?

Avant de partir « bille en tête », on peut s’interroger : suis-je capable d’en discuter calmement sans chercher à rallier l’autre à mon avis à tout prix ? Ne dit-on pas que « Nul n’est prophète en son pays » ? Plus la personne nous est proche, plus le débat sera passionné, marqué par l’affect. La personne la plus difficile à convaincre restera toujours son frère, sa sœur, sa mère, son cousin, etc.

Ne vaut-il pas mieux savoir parfois éviter les sujets polémiques d’un commun accord et se concentrer sur le plaisir d’être ensemble ? Un débat est constructif s’il apporte aux deux parties en présence, s’il divise profondément la famille, il est parfois préférable de s’en abstenir.

Perrine de Prémare, Conseil conjugal et familial

Perrine de Premare

Perrine de Premare, conseil conjugal et famillial.

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