Politiquement pas correct !
Quel drôle d’idée d’écrire un article sur le pardon ! …
Et pourtant…
Ringard, désuet, vieillot, prêtant à rire, alimentant la moquerie, l’ironie ?…
Est-ce que ce mot est condamné à rester la propriété de certaines religions ?
Ne peut-il pas exister au grand jour sans être comparé à de la lâcheté, à du laisser-aller ou à un manque de courage ? …
Pourtant, beaucoup de couples viennent en entretien, avec inconsciemment, l’envie de se donner un pardon.
Ils ne savent comment s’y prendre, ont peur de paraître faibles devant l’autre, ou ont craint que ce pardon soit utilisé contre eux !
Ils ont envie de recommencer une vie commune, mais trop d’éléments les ont blessé, les pardons n’ont pas été donnés au fur et à mesure : il y a trop à pardonner… ce qui est beau chez ces couples, c’est qu’ils tendent vers le pardon.
Il me paraît impossible de faire vie commune lorsqu’on ne veut pas pardonner.
Il existe plein de petits pardons dans une vie de couple :
« Tu as oublié le pain !
Tu pourrais me dire plus souvent que tu m’aimes !
Tu n’es pas gentille avec ma mère !
Tu m’as offert ce cadeau l’année dernière ! » etc.
Certains pardons sont beaucoup plus faciles à donner que d’autres !…
D’autres auraient dû être donné dès le début de la relation : L’histoire du conjoint peut-être à pardonner : certains beaux-parents ont des blessures qui ont pu « déteindre » sur leurs enfants, et alors sur notre couple. Un divorce, une adolescence chaotique… Ces vécus ont souvent une incidence sur notre relation avec notre conjoint.
Lorsqu’on se trouve devant une montagne de faits négatifs apportés par l’un, par l’autre… Le sommet du pardon nous semble difficile à atteindre !
Dans mon métier de conseillère conjugale et familiale, il arrive que nous nous trouvions face à des couples qui en toute sincérité et humilité, avec une grande intelligence de cœur et parce que leur colère est apaisée, arrivent à regarder tout ces pardons.
Ils décident alors de croire que le pardon est possible, qu’on peut y arriver ou du moins essayer.
Tout d’abord en décryptant, en nommant ce qui a blessé, en osant provoquer la discussion, essayant de ne plus ressasser, comprenant et acceptant des situations qui ont blessé, confiant la difficulté à pardonner, acceptant de prendre le temps…
Tout ce travail est un véritable chemin… Mais cela vaut le coup, car : « celui qui pardonne guérit les plaies de son propre cœur ».
Claire Deprey — Conseil conjugal et familial — Toulouse — 06 62 50 74 32.